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2 juin 2009

La Harazée : Attaque allemande

La troisième nuit, alerte :
Tout le front est en feu  ! Une forte attaque allemande s’est déclenchée subitement. Son but principal est d’enfoncer le beau régiment garibaldien. Mais pour être sûrs de leur affaire, les Allemands avaient attaqué violemment partout, de façon à fixer les défenseurs français. Puis, au moment qu’ils avaient choisi, ils foncèrent à une division entière sur les pauvres Garibaldiens qui furent submergés par le flot des assaillants.
Les Italiens subirent des pertes énormes, parmi eux un des frères GARIBALDI ; ils durent reculer, puis se replier en désordre, laissant ouverte une forte brèche dans notre front.
Dangereuse affaire pour nous.
Ce fut alors qu’on nous alerta pour aller boucher ce trou, et nous partîmes, dans diverses directions, en pleine nuit, au milieu des bois, sans directives étudiées, au hasard des rencontres.
Sale nuit !
Nous étions assez près les uns des autres, les Allemands et nous, pour nous mélanger dans l’obscurité ; cela gênait les opérations, car on craignait de tirer sur les camarades en voulant atteindre les ennemis. Nous parvînmes cependant à repousser ceux qui étaient devant notre compagnie, et, vers trois heures du matin, ordre nous fût donné de nous arrêter, de former une ligne droite entre deux points déterminés, et de creuser immédiatement un élément de tranchée suffisant pour abriter les tireurs à genou.
Alors, nous nous partageâmes en deux moitiés : pendant que la 1ère moitié se couchait en avant de cette ligne et tirait de temps en temps un coup de fusil pour bien marquer sa présence et aussi pour s’empêcher de dormir, l’autre moitié se mit au travail avec les pauvres outils portatifs de la section : petites pioches, petites pelles, et en faible quantité. Il n’y en avait même pas assez pour outiller tous les hommes. Au bout d’un moment, cependant, la chose commença à prendre tournure : une dizaine de trous longs se dessinent et cherchent à se rejoindre. Mais au fur et à mesure qu’on creuse, voilà l’eau qui afflue au fond des trous. Elle est à niveau à 15 centimètres au-dessous de la surface du sol. Alors, comme il faut atteindre une profondeur de 30 centimètres, nous allons avoir, au fond de notre tranchée de fortune, 15 centimètres d’eau où nous prendrons un bain sérieux et froid.
Tant pis.
C’est l’ordre et c’est la guerre !

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

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