Jean GUILBERT (1889 - 1973)

Le lieutenant GUILBERT évoqué a plusieurs reprises, se prénommait Jean Dorival Ernest Marie.

Né en Haute-Marne en 1889, il demeurait dans l'ancien département de la Seine lors de son recensement.

La consultation de sa fiche matricule et de son dossier de Légion d'honneur nous donne un aperçu de son parcours pendant la Première guerre mondiale.

Jean GUILBERT était vendeur lors de son incorporation au 6e régiment de Cuirassiers en ocotbre 1910. Dans les années 1920, sa fiche matricule fut modifiée pour faire apparaître la profession de Directeur de filature, qu'il exerçait alors au Maroc.

Brigadier en septembre 1911 puis maréchal des logis en 1912, il reçut le certificat de bonne conduite à l'issue de son service militaire cette même année.

Rappelé 2 ans plus tard, il rejoint le 6e Cuir le 2 août 1914.

Cité à l'ordre de la 4e Divison de cavalerie le 21 novembre 1914

A montré dans les tranchées sous un feu violent, un moral et un sang-froid dignes des plus grands éloges. S'est proposé plusieurs fois comme agent de liaison dans des circonstances périlleuses.

Promu sous-lieutenant, il est affecté au 149e RI en mars 1915. Blessé une première fois à Pintheville (55) le 5 avril 1915.

Cité à l'ordre de la 2e Armée le 22 novembre 1915

Le 30 octobre 1915, dans une contre-attaque en terrain découvert, s'est accroché au sol à trente pas d'une tranchée  que l'ennemi occupait avec un effectif supérieur et pendant toute la soirée et la nuit n'a pas cédé un pouce de terrain malgré de lourdes pertes.

Au mois de novembre 1915, il est affecté au 147e RI.

Citation du GQG en date du 18 novembre 1915 - Légion d'honneur

Son capitaine étant tué dans une contre-attaque en terrain découvert, s'est porté à sa place avec un élan et une vigueur admirables. Arrivé à trente pas d'une tranchée que l'ennemi occupait avec un effectif supérieur en nombre, amaintenu sa compagnie accrochée au sol sous des feux meurtriers pendant toute la fin de la journée et une partie de la nuit sans perdre.
A contribué ainsi à démoraliser l'adversaire et à sa capitulation le lendemain matin.

Cité à l'ordre de la 87e Brigade d'infanterie du 10 février 1916

Plusieurs fois volontaire pour conduire des patrouilles,  a montré du 15 janvier au 2 février [1916] une grande hardiesse, beaucoup de savoir faire et une persévérance digne d'éloges en recommençant les patrouilles que le feu de l'ennemi l'avait empêché de mener à bien. A rapporté à différentes reprises des renseignements intéressants.

Cité à l'ordre de la 2e Armée le 18 mars 1916

Volontaire pour toutes les missions périlleuses, a effectué presque chaque nuit, dans la période du 21 février au 5 mars 1916, des patrouilles particulièrement difficiles. Au cours de l'une d'elles, a réussi à pénétrer dans une tranchée allemande.

Blessé une seconde fois le 4 septembre 1916 à Bleny (80).

Cité à l'ordre de la 10e armée le 23 septembre 1916

Commandant de compagnie plein d'entrain, exemple de bravoure pour ses hommes. Le 4 septembre 1916, a conduit avec une fougue admirable sa compagnie à l'attaque des lignes ennemies qu'il a brillamment enlevées. A été grièvement blessé au cours du combat.

Cité le 14 août 1918 par le Général en chef

Type accompli d'officier français, joignant à d'exceptionnelles qualités guerrières, la modestie la plus touchante et la plus noble simplicité. De mars à mai 1918 au cours des violents et fréquents bombardements auxquels une localité et ses environs étaient soumis, a été le plus bel exemple d'énergie, de bravoure et de souverain mépris du danger. Toujours présent aux endroits bombardés pour organiser les secours et maintenir par sa superbe attitude la confiance et le moral de tous.

Officier de réserve, il sera promu capitaine en 1920 et reprendra du service au Maroc entre 1932 et 1938. Nommé chef d'escadron en 1939.

Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 19 novembre 1915, il fut promu officier par décret du 27 décembre 1934.

Il était également titulaire de la Croix de guerre belge, décernée le 14 février 1918.

 Il fut directeur de la filature de la Manufacture du tapis d'Orient à Tlemcen dans les années 1930.

Il est décédé en 1973.