Déception et remords...
Voici le dernier extrait des récits de Paul RICADAT (1893-1987) qui concerne le 147è RI ; il part de Saint-Nazaire le 16 mars au matin pour une permission familiale et après son retour et une prise d'arme au cours de laquelle la Croix de guerre lui est remise, il rejoint le dépôt du 33è RI le 18 mars 1916.
Je renouvelle ici tous mes remerciements à Jean RICADAT, son fils, qui a permis la citation de tous les extraits que j'ai sélectionné. Ceux-ci constituent un témoignage important sur le parcours des combattants du 147è.
[...] Ma plus grande déception fut de quitter le 147è pour être versé au 33è RI d'Arras. Avais-je tort ou raison de formuler ce regret ? A la guerre on ne sait jamais. Ce que je sais pourtant, c'est que pour avoir survécu à la guerre alors que j'étais d'une classe d'active, il fallut vraiment que j'eus beaucoup de chances avec moi. J'en eus peut-être trop, quand je pense à mes pauvres copains qui n'en eurent pas du tout et j'en éprouve comme un remords.
A Sedan, je m'étais fait de bons amis, la guerre me les a tous pris. [...]
Paul RICADAT cite ensuite les noms de trois de ses meilleurs camarades en se remémorant les souvenirs liés à leur rencontre :
Jules RADELET, Lucien BROCHET, Eugène PASQUET, ...
Source Petits récits d'un grand drame - Paul RICADAT, avec l'aimable autorisation de son fils