Edouard HANNECART

Dans le JMO du 147è RI, j'ai trouvé, inséré entre quelques pages, une feuille de poèmes écrits par le Caporal Edouard HANNECART.
J'ai voulu en savoir plus sur cet homme qui s'avère être un personnage célèbre aujourd'hui oublié.
Grâce à diverses contributions (Maryline, Jean-Luc, Alain du Cercle généalogique historique de Berlaimont (59), Claude, et d'autres sources) j'ai pu en apprendre un peu plus.

Edouard Paul Albert HANNECART est né le 16 décembre 1881 à Anor (59).
1896 - Présente sa première oeuvre théâtrale dans le Journal de Fourmies
1902 - Rédacteur en chef de l'Observateur d'Avesnes
1904 - Créateur d'une école de tir et d'une fanfare : Le Ralliement
Dans le livre de l'Abbé P. GILOTEAUX sur l'Histoire de Fourmies, il est indiqué qu'Edouard HANNECART fut membre de la société littéraire les " Rosati ", qui avait encouragé au début du 20è siècle le maintien du patois local fourmisien. Cette société littéraire a disparu lors du 1er conflit mondial.
E. HANNECART fut également Directeur du cerle artistique de Fourmies.

Il fit son service militaire au 84è RI en 1902-1903.
Incorporé au 147è RI à compter du 2 août 1914.

Dessin de Lucien JONAS (merci à Maryline) dédicacé : A mon cher ami et compatriote Edouard Hannecart en cordiale admiration signature de Jonas datée : 16 déc 1918. Autographe d'Edouard HANNECART.

Blessé par une balle explosive de mitrailleuse à la jambe droite dans la nuit du 15 au 16 octobre 1914 dans le Bois de la Gruerie.
Rapatrié comme grand blessé le 8 décembre 1915, réformé et titulaire d'une pension militaire d'invalidité permanente.

" Gradé d'une haute valeur morale, d'un patriotisme ardent. A donné en toutes circonstances l'exemple du devoir, de l'énergie et du courage, notamment dans la nuit du 15 au 16 octobre 1914, où il a été grièvement blessé. "
Titulaire de Médaille militaire (JO du 31/05/1916) et de la Croix de guerre avec palme.

Trois de ses frères sont morts pour la France :

- Auguste Léon, Lieutenant au 43è RI tombé le 06/10/1914 à Roucy (02). Inhumé au carré militaire de St André lez Lille (59), nom inscrit sur le monument aux morts de cette commune. Il était le Trésorier fondateur du " Ralliement " ;

- Paul Grégoire, Sergent au 51è RI tombé le 08/09/1916 suites de blessures HOE Belloy en Santerre (80). Inhumé au carré militaire de Fourmies (59) ;

- Robert, Brigadier au 3è RAC tombé le 07/07/1916 à Assevillers (80). Inhumé au carré militaire de Fourmies (59), nom figurant sur une plaque dans l'église ND de Fourmies (59).

Après la première guerre mondiale, Edouard fonde " l'Union nationale des familles des morts de la grande guerre ", ainsi que son journal : " Souvenir et fraternité ".

Quelques-unes de ses oeuvres :
1923 - La 10è escouade, scène de la vie du front
L'ultime prière
1924 - Les heures intimes
1925 - Sous les drapeaux
1930 - Un poète Alfred-Omer PINCHART. Sa vie, son oeuvre

Son père, ancien combattant de 1870, ainsi que son épouse sont décédés entre 1914 et 1918. Edouard HANNECART est décédé à Paris le 6 mai 1934.

Comments

[andre]

bonjour,je possede un livre " au souffle de la grande tourmente" preface du marechal joffre, dedicace de la main d'edouard hannecart au marechal petain

[cpalasset]

merci pour toutes ces informations fort intéressantes.

[LOUVET]

Bonjour je suis LOUVET Jean-Paul, Je suis l'arrière petit neveu de Blanche LOUVET, épouse de Edouard HANNECART. Après quelques recherches

voici un complément d'informations concernant Edouard :

Cheveux et sourcils chatains, yeux gris, 1.66m. Domicilié à Fourmies en 1907, à Hirson en 1912, avenue de la Gare puis à Paris à son retour d'Allemagne.

1896 : présente sa première œuvre théâtrale dans le Journal de Fourmies.

1902 : Rédacteur en chef de l'Observateur d'Avesnes

1904 : Créateur d'une école de tir et d'une fanfare : Le Ralliement. Edouard était aussi membre de la société littéraire les " Rosati " qui avait encouragé au début du 20ème siècle le maintien du patois local fourmisien (société littéraire disparue lors du 1er conflit mondial).

E. HANNECART fut également directeur du cercle artistique de Fourmies, membre actif du comité départemental des mutilés et réformés de la Seine.

Après la première guerre mondiale, Edouard fonde " l'Union nationale des familles des morts de la grande guerre ", ainsi que son journal : " Souvenir et fraternité. Il était aussi secrétaire général de l'Union des fanfares, des trompettes et trompes de chasse, tambours et clairons de France et des colonies. Membre de l'association des écrivains combattants et secrétaire de la société des gens de lettres, co-créateur et rédacteur du journal : "jusqu'au bout", vice président de l'Amicale du bassin de la Sambre - comité de Paris.

Quelques-unes de ses oeuvres :

avant guerre : - L'incendiaire Coauteur avec J. Delvaux mélodrame en 4 actes. Ils ont obtenu pour cette pièce le grand diplôme d'honneur à la confédération littéraire de Paris.

1912

Au Drapeau - fantaisie pour tambours et clairons- (paroles E Hannecart – musique H. Coupez).

1922 : La dixième escouade, scène de la vie du front (un hommage à ses camarades de la 10ème escouade de la 11ème Cie du 147 RI tombés aux Champs d'Honneur où Édouard était affecté, impr. Euvrard-Pichat, Châtillon-sur-Seine - Libr. théâtrale, 11, boulevard des Italiens, Paris) ; L'Ultime Prière -épisode de la Grande Guerre (pièce du front en 1 acte, éditions impr. Euvrard-Pichat, Châtillon-sur-Seine - Libr. théâtrale, 11, boulevard des Italiens Paris) ; Les Heures Immortelles de la grande guerre - impressions d'un soldat (poèmes - préface du maréchal Foch + lettre de sa majesté le Roi des Belges, couronnée par l'Académie française-prix Archon Despérouses – 500FF, Editions impr. les Gémeaux, 66, boulevard Saint-Germain, Paris).

1924 : Les Heures intimes... (portrait, éditions les Gémeaux, 66, boulevard Saint-Germain, Paris).

1925 : Sous les drapeaux (croquis de régiment - préface du général Gouraud, dessins de Lucien Jonas, 2e édition, éditions l'Observateur, Avesnes-sur-Helpe, impr. les Gémeaux, 66, boulevard Saint-Germain, Paris). 1926 : Au souffle de la grande Tourmente (récits et nouvelles - préface du Maréchal Joffre,Editions Libr. Impériale, Maison Madelin, Arras).

1927 : Les plaisirs de la caserne (scènes de la militaire – contient : Revue de détail (comédie militaire en 1 acte).– les surprises du métier – le parapluie de l'escouade – les Fiancés de Madelon (comédie militaire en 1 acte), éditions de l'Observateur, Avesne-sur-Helpe,). 1928 : La lutte pour la liberté (préface du général Mariaux, contient : Les tapins de quatre-vingt-treize - Le tambour Stroh (drame historique en 2 tableaux) - Le rêve du poilu - La sublime moisson, - Ouvrage couronné par l'académie "Pro arte", éditions de l'Observateur, Avesne-sur-Helpe (Nord) , Libr. Duchêne, Toulouse). 1929 : Les plaisirs de la caserne, scènes de la vie militaire, contient : - La Prévoyance de Séraphin - Le Rêve du Fourrier Jepionce - Le Parapluie de l’Escouade - La Ration de Mitichou - La Mère Dudule - Paindavoine est malade - Revue de Détail (Comédie militaire en 1 acte) - l’Aventure de Beaumelon - Le Filon de Banakoko - Les Surprises du Métier - A quoi songent les Secrétaires - La Déveine de Briochon - Retour de Marche - Manoeuvre - Les Fiancés de Madelon, éditions de l'Observateur, Avesne-sur-Helpe) ;

Pour que leur souvenir reste, saynètes et pièces à dire, (éditions de l'Observateur, Avesne-sur-Helpe).

1930 : Un poète, A.-O. Pinchart sa vie, son œuvre (2e éd. Édition : Fourmies : Impr. de Bachy ;

Ceux qui ont vaincu, scènes de la vie du front, : des soldats, des hommes, des héros.. (préface du Colonel Frère, illustrations de Carrey et Roussel, éditions l'Observateur, Avesnes-sur-Helpe).

1932 : Une curiosité de la Thiérache, le Musée Mgr. Pigneau de Bohaine à Origny-en-Thiérache (Journal de Fourmies, nos des 5 et 12 novembre 1932) ; En Extrême-Orient, Les beaux exemples, Mgr Fernand Thiry, Evêque de Fukuoka (Japon) (1884-1930 ), R. P. Oscar Fortin, curé de Tchao-Tong (Chine) (1877-1930), Lettre autographe de Mgr Chollet , Lettre de Mgr Chambon, (éditions de l'Observateur - Avesne-sur-Helpe).

1933 : Un grand Francais. Mgr. Pigneau de Béhaine. Vicaire apostolique de l'Annam, de la Cochinchine et du Cambodge. Premier Ministre de l'Empereur d'Annam (1741-1799), le musée d'Origny-en-Thiérache (éditions de la Revue des Indépendants - Paris).

Autres œuvres :

- Le Retour au Passé (pièce en 1 acte)

- Martha l'ouvrière (pièce dramatique en 1 acte)

- Nos grands morts

- Pour qu'ils vivent, dédié à ceux de la marne et de Verdun (vendue au profit du préventorium marin « Louise de Bettignies » de St Martin de Ré).

- Pages intimes (poèmes)

- Vers les Cimes lumineuses (poèmes)

- Libération ! (pièce alsacienne en 1 acte)

- L'Heure Victorieuse (Scène allégorique en vers)

- Fourbi d'métier ! (Comédie militaire en 1 acte)

- Le Sergent Gérome (chanson, paroles de E Hannecart, sur l'air du chant du départ).

Ses récompenses : Prix Archon Despérouses de l'Académie française - Prix feuillage et médaille des écrivains patriotes de la Société des Gens de Lettres - médaille d'argent de l'Académie des Jeux Floraux - prix International de Littérature à Genève - prix de l'Académie Numédia à Constantine - six fois prix de la Société nationale d'Encouragement au bien.

Ses services militaires :

Incorporé au 84ème RI le 14/11/1902 - n°213 du tirage central de Trélon . Envoyé dans la disponibilité le 19/09/1903 en attendant son passage dans la réserve. Certificat de bonne conduite accordé. Passe dans la réserve de l'armée active le 01/11/1905. Accompli 2 périodes d'exercices au 84ème RI du 28 juillet au 20 septembre 1908 et du 18 avril au 4 mai 1911. Rappelé le 1er août 1914 par ordre de mobilisation générale. Il est incorporé au 147ème RI. Caporal le 21/09/1914. Participe au combat de la Belgique, de la Marne, de l'Argonne où il est blessé et fait prisonnier le 16/10/1914 dans les bois de la Gruerie - Blessure à la cuisse droite par une balle explosive de mitrailleuse, fracture sous-trochantérienne du fémur. Edouard est soigné à l'hôpital de Tûbingen (bade -wurtemberg (indication carte de prisonnier). Il est rapatrié comme blessé le 08/12/1915 dans un hôpital parisien). Admis à la réforme avec gratification renouvelable de 5ème catégorie pour sa blessure à la cuisse. Admis à la réforme n°1 avec pension le 08/6/1916. Rayé des contrôles le 17/06/1916. Légion d'honneur - Médaillé militaire (26 avril 1916) - Croix de guerre avec palme. Campagne contre l'Allemagne du 2/8/1914 au 17/06/1916.

Sources : Gallica : journal de Fourmies 24/03/1901 A215 N2323, journal de Fourmies du 19 mai 1934, figaro du 22/10/1928 (supplémentaire littéraire du dimanche), bulletins des réfugiés du département du Nord du 13/09/1916 - le blog du 147ème RI - fiche signalétique militaire Fourmies classe 1901 volume 4 matricule 1639. - la Voix du Nord du 11/10/2014 - Idref - data.bnf. - pages 14-18 le forum - Académie française - geneanet - amazon.fr - priceminister - livre.fnac - Ebay - édition-originale - Abebook - paruvendu.

[cpalasset]

bonjour . information très intéressante. Je n'ai pas connu Edouard Hannecart, mais il m'était décrit par mes parents comme un homme de valeurs mais pas forcément très drôle. On peut évidemment imaginer que les douleurs de la guerre l'avait beaucoup changé.

[louvet JP]

Bonjour, je suis Jean-Paul LOUVET, arrière petit neveu de Édouard par alliance par sa première femme Blanche LOUVET, décédée en 1915 avant qu'Édouard revienne d'Allemagne. Édouard en tant qu'auteur avait créé une première œuvre avec J. Delvaux "L'Incendiaire" mélodrame en 4 actes. Ils ont obtenu pour cette pièce le grand diplôme d'honneur à la confédération littéraire de Paris. Edouard a joué avec sa future épouse Blanche dans la troupe de comédiens "les Joyeux trouvères" avec sa soeur Marcelle LOUVET. Transcription d'une partie d'un article qui relate une soirée théâtrale donnée à la salle d'Asile à Ohain en mars 1901 : La comédie" On demande des prétendus" fut absolument hilarante, tant le jeux des acteurs était naturel. Melle Blanche Louvet interpréta d'une façon ravissante le rôle de Mme Clapotin....