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Le blog du 147e RI
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7 novembre 2008

JMO : 28 août 1914

Du 24 août au 27 août 1914, le régiment est au bivouac dans la forêt de Dieulet.
27/08/1914
Les 1er et 2è bataillons quittent leurs emplacements à 3 h, se portent à travers la forêt de Dieulet, sur la ferme de la Fontaine aux Fresnes, et s'établissent à la lisière ouest :
1er bataillon à cheval sur la route Beaumont-Stenay
2ème bataillon au Sud de cette route
Le 3ème bataillon, relevé de ses avants postes par des troupes du 4è corps, rejoint le régiment et se place en lisière au Sud et à l'Est de la Fontaine aux Fresnes.
Le régiment reste sur ses positions jusqu'à 23H30 heure à laquelle il reçoit l'ordre de se porter à la faveur de la nuit sur la ferme de la Thibaudine. Il s'installe au bivouac à l'Ouest de cette ferme et au Nord de la route Beaumont-Stonne [aujourd'hui Beaumont en Argonne].

28/08/1914
A 5h30, une fusillade éclate dans le brouillard, au Nord et à l'Est du campement du régiment ; le 147è reçoit l'ordre de se porter sur le moulin de Grésil par les pentes Est et Ouest du ruisseau d'Yoncq.
3è bataillon par les pentes ouest
2è bataillon en réserve derrière le 1er bataillon
1er bataillon objectif cote 255
1ère ligne : 2è Cie à gauche - 3è Cie à droite - Section de mitrailleuses (Lt SPACENSKY) avec la 3è Cie.
2ème ligne : 1ère Cie derrière la 2è - 3è (?) Cie derrière la 4è (sic)
L'attaque se relie à droite avec des troupes du 326è qui tient la croupe 255 face à la Belle Epine.
A 7h30 la 2è Cie attaque l'ennemi qui occupe le village d'Yoncq mis en état de défense.
La 3è Cie est arrêtée par des feux violents d'infanterie et de mitrailleuses, partant du petit bois à 800 m Ouest de la Belle Epine. Cette compagnie avance prudemment et lentement en utilisant le terrain. Le feu de l'ennemi détermine quelques mouvements rétrogrades suivis aussitôt de retour offensif.
A 9 h, la 1ère ligne couronne la crête 255, sa gauche à 300 m au Sud de la lisière du village de Yoncq. L'arrivée des compagnies de 2è ligne détermine des bonds en avant mais l'attaque progresse difficilement.
Le 2è bataillon qui a laissé une compagnie (8è Cie) en soutien d'artillerie au Nord de la Thibaudine gagne le ravin descendant de la Harnoterie sur le ruisseau de Yoncq.

Yoncq08
source IGN - www.geoportail.fr

2 compagnies en 1ère ligne : 5è Cie à gauche, 6è Cie à droite, 7è Cie en réserve. Pendant le trajet, les compagnies du 2è bataillon subissent le feu de batterie de 105.
A 9h30 la 5è Cie est engagée sur la cote 255 pour appuyer le mouvement du 1er bataillon. Elle ravitaille en munitions des éléments d'un bataillon du 326è qui avaient épuisé toutes leurs cartouches. Aussitôt engagée, elle subit un feu violent d'infanterie et d'artillerie qui cause des pertes sérieuses notamment les Lieutenants DE LA MAISONNEUVE et STEVENIN qui sont tués dès le début.
A 10h15 un fléchissement s'étant produit dans la ligne de combat, la 6è Cie est lancée sur la 1ère ligne pour la ramener.
Les feux croisés d'infanterie, de mitrailleuses et d'artillerie font subir à la ligne de combat des pertes énormes. Ordre est donné au Commandant du 2è bataillon d'engager sa dernière Cie de réserve (7è). L'arrivée de ce renfort maintient la ligne de combat mais la position devenant intenable par suite du feu de l'artillerie que nos batteries n'ont jamais réussi à éteindre, cette ligne est bientôt rejetée en arrière.
Un bataillon du 91è est désigné par le Général commandant la 7è Brigade pour appuyer le 147è.
Par suite du mélange des unités (1er bataillon-2è bataillon-326è-91è) le commandement est rendu extrèmement difficile, cependant les officiers et sous-officiers s'emploient avec la plus grande énergie à rassembler les éléments qui avaient été ramenés en arrière et réussissent à les pousser de nouveau sur la crête.
Sur les pentes Ouest du ruisseau d'Yoncq le 3è bataillon s'engage de la façon suivante :
1ère ligne 10è Cie à droite - 11è Cie à gauche - Section de mitrailleuses Lt CORRET dans le ravin avec la 11è Cie.
2è ligne 12è Cie à droite - 9è Cie à gauche.
La 1ère ligne progresse sous un feu d'artilerie assez violent jusqu'à 800 m de la lisière Sud du bois d'Yoncq. L'attaque se relie à gauche au 126è RI qui est engagé vers la cote 275.
En raison de l'étendue du fond[front] la 9è Cie est portée sur la 1ère ligne dès le début, la 12è Cie est maintenue en réserve.
L'attaque de la 1ère ligne progresse difficilement, l'action de la gauche de cette ligne est gênée par des fractions du 126è qui vers 10 h se replient directement sur la gauche du 147è ; cette partie de la ligne reçoit les coups dirigés sur le 126è sans pouvoir riposter. A 11h la retraite du 126è RI détermine un mouvement en arrière qui est protégé par 2 sections de la 10è Cie qui restent en position sous un feu violent d'infanterie, de mitrailleuses et d'artillerie.
La compagnie de réserve (12è) est alors lancée sur la ligne et détermine un mouvement en avant. La ligne de combat gagne péniblement 50 m. Le Chef de bataillon Commandant DUMONT entraîne 2 sections de la 12è Cie par la rive gauche du ruisseau à l'assaut du village, les 2 autres sections de la 12è arrêtées sur la rive droite appuient un instant cet assaut de leur feu puis s'élancent elles-mêmes sur le village.
L'attaque de la 12è Cie tombe sous les coups de mitrailleuses établies dans les maisons qui fauchent les hommes par files entières ; 40 hommes à peine pénètrent dans le village mais ils sont repoussés par une contre attaque allemande et se replient. Le Commandant DUMONT tombe grièvement blessé.
L'absence de réserve derrière le 3è bataillon ne permet pas un retour offensif.
A 14h30 sous l'intensité du feu de l'ennemi qui rend les positions intenables la ligne de combat toute entière se replie sans être poursuivie par l'ennemi ; l'artillerie allemande seule couvre le terrain de projectiles. Les éléments dispersés du 147è sont ralliés au Sud de la route Beaumont-Stonne, une partie est dirigée sur Warniforêt par les chemins de la forêt de Dieulet est aiguillée sur le village de Sommauthe où s'opère le rassemblement.
Pendant que le régiment était engagé à Yoncq, la 8è Cie et la 2è section de mitrailleuses (Lt RIGAULT) étaient restées en soutien d'artillerie au Nord de la Thibaudine. A 7 h cette compagnie laissant une section en soutien d'artillerie, se porte en avant dans la direction de la Harnoterie arbre de la Belle Epine, pour recueillir les éléments des 108è et 51è RI qui se replient en désordre.
Toute la ligne est reportée en avant et, appuyée par notre artillerie qui canonne les boqueteaux au Sud-Ouest de l'arbre de la Belle Epine, aborde les lisières à 9h30.
A 11h30, la 8è Cie, la 2è section de mitrailleuses et un bataillon du 108è RI occupent la position l'arbre de Belle Epine et s'emparent de 100 prisonniers et de 3 sections de mitrailleuses.
La position est tenue jusqu'à 18h30.
Sur l'ordre du Général commandant la Brigade des 108è et 51è RI, la 8è Cie quitte la position et rejoint les éléments du 147è restés à Warniforêt.
A 15h30 le Colonel commandant le 147è RI reçoit du Général commandant la 4è DI l'ordre de tenir à Warniforêt avec les éléments du 147è qui ont été rassemblés, 4è Cie du 91è et 2 batteries d'artillerie ; mission : couvrir la retraite de tous les éléments et des isolés qui s'écoulent vers Sommauthe.
Les dispositions suivantes sont prises :
sûreté de jour, 2 batteries en surveillance à l'Est et à l'Ouest du bosquet du Bouleau. Une Cie du 91è en position d'attente dans les tranchées à l'Ouest du bois du Bouleau et à la lisière Nord de ce bois.
2 sections du 91è à l'Est du bois du Bouleau dans des tranchées.
2 sections à la coupure du bois qui borde à l'Est  la route de Yoncq
2 Cies et les 3 groupes du 147è en réserve dans la forêt au Sud de Warniforêt.
A 5 h le feu est ouvert par une batterie d'artillerie et 2 sections d'infanterie sur une reconnaissance allemande qui est aperçue dans le ravin à 1.200 m Nord-Ouest de Warniforêt. Cette reconnaissance se replie sur le bois de Yoncq.
A 8h30 la 8è Cie et la 2è section de mitrailleuses rentrent à Warniforêt.
Sûreté de nuit : une compagnie de grand-garde au Nord et contre la route nationale à hauteur de Warniforêt, détachant une section de piquet à l'entrée des fermes. Un poste de 6 hommes au carrefour de la route de Yoncq et de la route nationale, un autre semblable sur la route au thalweg Ouest de Warniforêt.
3 postes de 6 hommes sur la position nord du mamelon, l'un sur le chemin de la Besace, un autre au bois de Bouleau, le 3è dans les haies au Nord-Est.
Le reste du détachement bivouaque dans les vergers et en lisière de forêt.

Les pertes du régiment pendant la journée du 28 sont :
Tués : officiers 2, troupe 29 - Blessés : officiers 14, troupe 483 - Disparus 187 [soit un total de 715 hommes représentant 1/3 de l'effectif de départ du régiment : 2187 hommes ! Ces pertes seront comblées en partie le 29 août par un renfort de 3 officiers et 600 hommes]

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