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Le blog du 147e RI
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24 janvier 2011

Commotion et oreille crevée

J'étais à quatre pattes, devais avoir l'air hébété, et fus un moment à reprendre mes sens. Quand je pus me relever et demander aux camarades ce qui se passait, ils me dirent que la torpille avait fait fougasse, c'est-à-dire qu'elle avait éclaté dans le vide de l'abri, bousillant tout en cet endroit, et que les hommes qui étaient dans cet abri étaient morts ou grièvement blessés. Moi, on m'avait retiré des décombres, et depuis ce moment je faisais le fou dans mon coin. La commotion avait été terrible et je m'en ressentis encore plusieurs heures après. Mon tympan gauche avait été crevé et j'étais sourd de cette oreille. Comme nous étions en alerte, je dus attendre le soir pour aller au poste de secours pour demander quelque soin.

- Te voilà encore ? me dit le docteur CARLETON. Qu'as-tu attrapé, cette fois ?
- L'oreille crevée.
- Fais voir ? Oui, et bien crevée ! Je vais te donner un lavage. Par quoi est-ce arrivé ?
- Torpille à ailettes. Cinq hommes perdus d'un coup.
- Alors, je t'évacue ?
- Oh ! non, docteur; pas pour ça !
- Il y en a qui se font évacuer pour beaucoup moins
- Peut-être; mais je ne veux pas aller à l'arrière pour si peu. Vous me soignerez tout aussi bien ici.
- Comme tu voudras, mon ami ; seulement, fais attention, à force de faire, tu y laisseras tes os !
- Bah ! nous verrons bien.

Deux jours après, le régiment était définitivement relevé et conduit en camions au même cantonnement qu'auparavant : Charmontois.

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

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