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Le blog du 147e RI
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14 juin 2009

Relève mouvementée

Vite, des ordres : demi-tour, l’arme à la main; en avant en vitesse pour arrêter le flot qui risque de nous déborder. Mon Dieu ! quelle nuit de relève ! Ce fût, dans les ténèbres, une lutte affreuse. Arbre par arbre, nous dûmes repousser les Allemands qui voulaient percer à toutes forces, et une mêlée informe s’en suivit, au milieu des cris poussés par les combattants dans les deux langues.
On échangeait des coups de fusil à bout portant ; on fonçait à la baïonnette sur des ombres qui se dérobaient ou tombaient. C’était la folie, et elle dura bien une heure, pendant laquelle nous parvînmes à avancer, c’est-à-dire que nous faisions reculer nos assaillants.
A un certain moment, nous fûmes tout surpris de ne plus en voir un seul devant nous. Ils s’étaient évanouis, ils avaient disparu. Avançant de quelques mètres, nous en eûmes l’explication : nous nous trouvions sur la crête d’un ravin au fond duquel passait une route. C’était la route de Varennes, puisqu'il n’y en avait pas d’autre dans la forêt. Les Allemands, en reculant jusque là avaient sauté sur cette route et s’étaient couchés de l’autre côté, sur la pente du ravin qui continuait à descendre.
Nous nous arrêtâmes donc, nous aussi, avec une route entre eux et nous. Nous avions la meilleure position puisque nous les dominions, mais nous ne pouvions rien faire d’efficace tant que durerait les ténèbres. Nous attendîmes le jour en tirant constamment sur cette arrête derrière laquelle les Fritz en faisaient autant.
Mais, au petit jour, il n’y avait plus personne devant nous.
Les Allemands, voyant qu’ils avaient échoué, s’étaient retirés par les bois pour aller se reformer dans leurs tranchées de départ, de l’autre côté des entonnoirs vers lesquels ils avaient été repoussés. On nous fit quand même rester sur place jusqu’au soir. Puis, au lieu de nous diriger vers le repos, on nous donna une nouvelle tranchée que les Fritz étaient, eux aussi entrain d’organiser.

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

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