26 janvier 1918 - Martin à Anna

Le 26 janvier 1918 (cachet 27-1-1918)

Bien chère épouse Belle Mère Fils

Je rends réponse de votre gentille lettre datée du 22. Suis heureux de vous savoir en bonne santée. Pour l'instant je puis vous dire que je me trouve bien. J'ai repris mon appétit, et je ne souffre pas, ou ce n'est presque rien on dirait que l'on ressucite. Mais voilà plus de quinze jours que je n'étais pas fier. Je vous avez annoncée que je souffrais moins.

Je n'avais pas tout dit.

Tu me dis que le petit a reçu une carte et qu'il la lue correctement et qu'il me fera réponse à moins qu'il ne soit fatigué. Je suis très satisfait des bons renseignements que tu me donnes sur lui ; qu'il et aimée de sa maîtresse et qu'il et vaillant. J'en suis bien content : seulement ne le pousse pas de trop car il est trop jeune et cela pourrait le tourmenter.

J'ai reçu une lettre de Jean et il men parle aussi qu'il est très intelligent.

Même vois ce qu'il me dit sa lettre et datée du 19 :

hier soir le petit Martin et venu avec Anna. Il commence d'étudier pour rentrer dans un cirque me racontant qu'il voulait se marier mais qu'il ne voulait pas coucher avec sa femme à cause qu'elle aurait les pieds sales, et froids....

Et il m'annonce qu'il sort toujours avec des Calambrues mais que malgré cela il et intelligent et que c'est un plaisir de l'entendre lire. Tu me dis que tu voudrais une chose que la guerre finisse.

Tu n'es pas la seule. Car tu peux croire que j'en ai assez.

Question de pouvoir [illisible] et de travailler les terres, ma foi il faudra faire comme on pourra que voulez-vous.

Tu me dis que mon frère Pierre ne conte pas venir encore. Il va marroner. Moi non plus je ne sais pas quand je viendrais. Cela ne va pas vite et vous pouvez croire qu'il me tarde de venir pour me rétablir un peu. Ce qui parait que Mathieu a eu un accident à sa main et c'est pour cela qu'il et en perm pour 10 jours.

Ne voyant plus grand chose à vous dire pour l'instant, je vous quitte en vous embrassant.

Recevez chère épouse Belle Mère Fils mes meilleurs baisers.

Ton époux qui t'aime et ne t'oublie pas.

ma trigue de vanir [il me tarde de venir]. Ta podons a pounta. (ces phrases semblent être écrites phonétiquement en catalan. Merci à Maurice)

Ton époux Martin

Caporal 147è Infie TC 2è bataillon SP 110

Le bonjour aux amis et surtout chez moi

Martin Coste