Le Caporal HANNECART - poèmes (suite)

Un autre poème du Caporal HANNECART, de la 11è Cie du 147è RI.
 

Là-bas ?...
A mon vénéré Père, 76 ans, ancien officier de 70, resté en pays occupé
Six fils sur le front.

Gardien de l'antique maison,
Tu sondes le rouge horizon
Regardant chaque jour descendre
Là-bas notre vieille Flandre.

Je revois tes beaux cheveux blancs
Le journal en tes doigts tremblants
Et tout ton être qui tressaille
Lorsqu'on annonce une bataille.

Mais pourquoi, Père, tressaillir
Toi, qui voulu nous bénir
Tu dois te douter que nous sommes
Non plus des enfants, mais des hommes.

Pour le devoir nous étions nés.
Un fils tué, cinq de blessés
Père comme le vieil Horace
Tu peux être fier de ta race !

Poésie écrite avant d'apprendre la mort de son père, tué en pays occupé. Sa femme morte également des suites de la guerre.