Armistice

Il y a 90 ans aujourd'hui, le canon et les tirs cessaient sur tout le front.
Le JMO du 147è RI porte à cette date :

A 7 heures ce matin, le message ci-après est reçu de l'EM de la Division

Maréchal FOCH à Commandant en Chef

1°) Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 novembre - 11 heures - heure française.

2°) Les troupes alliées ne dépasseront pas jusqu'à nouvel ordre la ligne atteinte à cette date et à cette heure.

signé : Maréchal FOCH

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Pierre DAUZET - Gloria - Histoire illustrée de la Guerre 1914-1918 - Bibliothèque du Ministère de l'économie.

Le silence définitif

Ainsi la masse de réserve est en place, le plan de l'attaque décisive arrêtée ; une angoisse terrible étreint le haut commandement et le gouvernement allemands ; la guerre va-t-elle finir dans un désastre militaire sans précédent, un formidable Iéna ?
Non, car l'aube de la grande journée, 11 novembre 1918, se lève sur les troupes innombrables qui passent la frontière de France : l'armée belge entre à Gand, la cavalerie à Grammont, à Lessines, Chièvres, Givry et Jeumont ; le Général HORNE est entré à Mons, le Général ALBRICCI à Rocroi, les troupes françaises forcent la Meuse entre Vrigne et Lumes au moment même où l'ennemi avec un raffinement de cruauté crible d'obus toxiques l'hôpital et les rues de Mézières. Ce devait être le dernier geste symbolique de l'Allemagne ; car à cette minute précise, échappant aux représailles, l'Allemagne échappe aussi à l'écrasement en rase campagne et sauve les restes de ses armées : à 11 heures du matin, heure solennelle entre toutes, le silence définitif s'est étendu sur l'immense champ de bataille.

Dans un dernier et émouvant communiqué de victoire, daté de Provins, le Général PETAIN dit à la France :

" Au 52è mois d'une guerre sans précédent dans l'histoire, l'armée française, avec l'aide ses alliés, a consommé la défaite de l'ennemi. Nos troupes, animées du plus pur esprit de sacrifice, donnant, pendant 4 années de combats ininterrompus, l'exemple d'une sublime endurance et d'un héroïsme quotidien, ont rempli la tâche que leur avait confiée la patrie. Tantôt supportant avec une énergie indomptable les assauts de l'ennemi, tantôt attaquant elles-mêmes et forçant la victoire, elles ont, après une offensive décisive de 4 mois, bousculé, battu et jeté hors de France la puissante armée allemande et l'ont contrainte à demander la paix. Toutes les conditions exigées pour la suspension des hostilités ayant été acceptées par l'ennemi, l'armistice est entré en vigueur aujourd'hui à onze heures. "

Dès qu'il parut, vers le soir, à son quartier général, le Maréchal FOCH, rassemblant ses officiers, leur dit :

" Messieurs, la victoire est complète et n'aura pas coûté une goutte de sang inutile. "