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Le blog du 147e RI
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21 mars 2009

28 juin 1918 - Martin à Anna

Voici la dernière lettre du lot qui achève ainsi la correspondance de Martin COSTE, Caporal au 147è RI.

Le 28 juin 1918 (cachet 29-6-18)

Bien chère épouse Belle Mère Fils

Je m'empresse de vous faire réponse de votre lettre datée du 23 avec le courrier. Les mutations sont arrivées. Cela fait que nous allons rejoindre le régiment le 1er juillet ou le 30 juin. Suis versé à la 1ère Compagnie en remplacement d'un autre Caporal mais je ne le connais pas et c'est sans emploi. Ma foi je me console du sort qu'il m'est réservé. Ce sera pour monter en ligne. La chance guidera ma destinée. Cela peut tout aussi bien faire mon bonheur comme mon malheur. Suis pas le seul, seulement il  s passent dans d'autres compagnies. Aussitôt que je serais rendu, je vous le dirais. Question à correspondance il faudra changer d'adresse.
A moins d'ordre contraire, elle me parviendra toujours du CID car quelqu'un me les renverra.
C'est un drôle de gourbi tout ça. Si je ne changeais pas je conter venir en perme avant 13 jours. Tandis que maintenant, cela me retarde au moins de 2 mois. Car au régiment ils sont en retard. Quoi faire, quoi dire ? Faire et laisser faire. c'est embêtant. Aller dans une compagnie où je ne connais personne et être mélangé avec la classe 18 : des gosses. Cela qui me met en rogne. Si seulement y avait des vieux de ma classe, ce serait moins pareil que du changement dans la vie. Suis complètement dégouté de tout. Depuis le temps que je roule et toujours être là c'est pénible.
Peut-être que j'aurais un [illisible] si je n'en ai pas je me fais porter malade tous les jours. Car j'ai des journées que je souffre de trop.
Si j'avais le bonheur d'être évacué une fois, quel rêve ! Mais pas tant de chance, on y et on y reste. Enfin tout a une grasse, peut-être d'ici quelque temps cela changera. Mais on a largement le temps de se faire bouziller, place pour un autre. Je crois bien que dans le courant de juillet et août, même septembre, cela chauffera. Je ne sais pas ce qui va se passer, peut-être rien.
Tu me dis que vous avez été sulfater la vigne de Bantous dimanche, et que vous êtes rentrer très fatigués à cause que vous avez du transporter l'eau du fond de la vigne de Bonaventure Cablarc. Cela ne m'étonne pas du tout. Malgré cela c'est encore beau d'en pouvoir trouver et puis je crois que personne vous presse. Si vous ne pouvez pas faire un jour, vous n'avez qu'en passer faire et ma foi ce n'est pas le peine de vous esquinter. Ca arrive toujours. On fait ce que l'on peut et ma foi le reste attend. Si moi je pouvais renvoyer comme ça, j'en serais fier, mais impossible : l'oeil au guet car Fritz ne rigole pas et surveille tout.
Quand esse que tout ce boxon finira ? Cela devient long.
D'après ce que je vois sur le courrier je crois que mon frère Joseph ne pourra pas obtenir la permission agricole comme il me l'avait annoncé.
C'est terrible tout de même, toujours les mêmes qui trinquent. Ici il fait une chaleur terrible et je crois qu'à Céret se doit être pareille. Mais pendant 3 ou 4 jours, il faisait presque froid, même pour la St Jean, il a gelé. Mais ce n'était rien, seulement cela attige la culture. J'ai tellement le cafard que je ne sais plus quoi vous dire.
Tu me dis que le petit est en train d'étudier sa leçon et que Marie le fesait réciter. Elle va toujours à l'école. Je crois qu'elle yra toute sa vie. Enfin ce qu'il y a, qu'elle apprend bien. Donne le bonjour chez moi Caulloune et Cie.
Ne voyant plus grand chose à vous dire pour l'instant, je vais vous quitter en vous embrasant.

Recevez bien chère épouse Belle Mère et Fils mes meilleurs baisers.
En attendant des jours meilleurs.
Ton époux qui t'aime
Martin Coste

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