L'attaque du 5 janvier 1915 (1)
Évoqués dans des messages précédents, l'état des troupes au début de janvier 1915 et les pertes du début de ce même mois ainsi que des premiers mois de guerre, je reviens ici sur l'attaque du 5 janvier 1915 à laquelle participa le 147è RI.
Le régiment est alors dans le secteur de Fontaine-Madame. Ce n'est pas l'acteur principal de cette attaque qui est menée par les " Garibaldiens " du 2è bataillon du 4è Régiment étranger sous les ordres du Commandant Camilio LONGO.
Cette attaque est relatée dans le JMO de la 4è DI à la date du 5 janvier 1915 :
Dès 5h30, notre artillerie exécutait en avant du sous-secteur de Fontaine-Madame, un tir destiné à faire diversion, à l'opération tentée sur le Four de Paris. A 6 h, l'ennemi, qui, à ce moment même, préparait une attaque (dire de prisonniers), ripostait violemment, avec du gros calibre et des bombes, démolissant les tranchées de 1ère ligne à l'Est et à l'Ouest du Ravin de Fontaine-Madame et une partie de l'ouvrage BLANLEUIL (ou BLANLOEIL nom du Commandant du Génie qui en a construit les premiers retranchements et connu côté allemand sous le nom de RHEINBABEN nom d'un officier - source greatwardifferent) établi en avant de la seconde ligne.
Vers 9 h, pendant que notre artillerie était en majeure partie occupée à soutenir une attaque au Nord du Four de Paris et celle de la 10è DI, l'ennemi attaquait en force. (2 bataillons en 1ère ligne, 1 en 2è ligne, aux dires d'un prisonnier). Son attaque portait sur deux points :
1- contre le Ravin sec et le Ruisseau de Fontaine-Madame
2- sur le saillant au Nord de ce ruisseau.
Sur le 1er point, tenu par les 3è et 4è Cies du 147è (bataillon DAZY), les tranchées étaient complétement bouleversées et de nombreux hommes y étaient ensevelis. Allongeant quelque peu son tir, l'artillerie ennemie s'attaquait plus spécialement au réduit BLANLEUIL, dont une partie des tranchées s'effondrait à son tour. Le Lieutenant PREGNON commandant la 4è Cie, officier remarquablement énergique, s'efforçait de maintenir sa troupe dans les excavations produites par les obus et un corps à corps violent s'engageait avec l'ennemi, qui s'était porté en avant.
De notre côté, nous subissions des pertes sensibles : la Cie PREGNON était réduite à une section et son chef entouré d'Allemands tombait entre leurs mains, après avoir épuisé les cartouches de son revolver...