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Le blog du 147e RI
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13 juin 2009

Mine, contre-sape et relève annoncée...

Du côté allemand, la mine était une méthode d’offensive. Ils voulaient à toutes forces percer là, en Argonne, et employaient tous les moyens pour y arriver. Pour nous, nous nous contentions d’opposer une opération défensive, souterraine également, et de prendre nos dispositions aériennes pour parer à toute éventualité.
La situation n’était pas du tout réjouissante pour les gars obligés de tenir les tranchées minées ! Ils ne savaient pas quand ça sauterait, mais il savait bien que ça sauterait et ils vivaient dans des transes continuelles.
Un jour, dans notre tranchée de Fontaine Madame, les Fritz nous crient :
- Eh ! les 147è !
- Merde !
- Eh ! le 147è !
- Ta gueule !
- Vous serez relevés ce soir par le 120è !
- Ferme là !
- Sans blague ! C’est le 120è qui vient vous relever ce soir, et demain, nous prenons la tranchée. Vous êtes vernis !
- Ta gueule ou je chie d’dans !
- Vous verrez bien !

Nous vîmes. Ce fût vrai. La nuit même, vers minuit, nous entendîmes une troupe approcher dans le bois, derrière nous. C’était la relève pour nous, et c’était bien le 120è régiment qui s’avançait, section par section. Au fur et à mesure qu’une section de notre régiment était remplacée par une section du 120è ; la nôtre sortait de la tranchée en se courbant et entrait dans le bois où elle se formait pour se joindre aux autres.
Cela dura environ une heure, après quoi nous nous mîmes en route, à travers le bois, vers l’arrière.
A peine débouchions-nous dans la clairière de La Harazée qu’éclatèrent, sur notre gauche et notre arrière de formidable déflagrations : une dizaine de coups, l’un derrière l’autre, plus ample l’une que l’autre.
Au même instant, un tonnerre d’artillerie et une terrible fusillade générale intense se déclenchèrent.
C’était l’attaque allemande, attaque prévue, mais qui nous surprenait quand même, et en pleine opération de relève !
Naturellement, nous nous arrêtons ; et peu d’instants plus tard, nous voyons refluer, en désordre, des Chasseurs à pied du 9è Bataillon, la plupart blessés. C’était chez eux que le centre des mines avait sauté, ouvrant d’énormes cratères entre le Four de Paris et La Haute Chevauchée, plus à droite. 3 Compagnies du Bataillon avaient sauté, et les Allemands arrivaient maintenant par la vaste brèche qu’ils avaient ouverte.

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

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