12 février 1918 - Martin à Anna

Le 12 février 1918 (cachet du 13-2-18)

Bien chère épouse Belle Mère Fils

Je m'empresse de vous faire réponse de votre gentille lettre datée du 7. Suis heureux de vous savoir en bonne santée. Pour l'instant je puis vous dire de même. Tu me dis que Joffre vous a travaillé le jardin du Castillas étant venu en permission d'un mois. Ma foi ce sera toujours cela, l'un rend service à l'autre, et puis s'il n'a pas changée c'était un travailleur conciencieu. Voilà trois mois aujourd'hui que j'ai rentrée à ma dernière permission. Maintenant je ne sais pas encore quand esse que je viendrais. En tout cas je suis le 11ème à partir.
Il y aurait beaucoup de chance que je parte ver le 20 ou le 25. Ce serait la même date de l'année dernière.
On trouve le temps long quand on attend comme cela. Si je pouvais avoir un mois au lieu de 10 jours, cela nous rendrait un rude service. Mais inutile de persister y a rien à faire : régiment d'active, il faut se soumettre aux règlements.
Mon frère Pierre conte venir aussi ver la fin du mois d'après la lettre que j'ai reçu hier datée du 24 janvier. Mais il n'en savait encore rien. Il ma envoyé sa photo ou il et très bien gardant ses moutons il a le temps. Moi j'aurais bien voulue me faire photographié mais ici il n'y a rien, personne ne fait ce métier. Et puis celui qui a un peu d'esprit n'a pas besoin de photo, c'est toujours gravé dans la mémoire. Ce soir je remonte là haut voir si fritz sera méchant. Enfin on y est tellement habitué que l'on ne s'en fait pas. Bien le bonjour à Angèle [illisible] de ma part chez moi ainsi quaux amis.
Ne voyant plus grand chose à vous dire pour l'instant, je vous quitte en vous embrassant.

Recevez chère épouse Belle Mère Fils mes meilleurs baisers.

Ton époux qui t'aime (Martin Coste)
Caporal 147è Infrie - TC 2è bataillon
SP 110

Ma trigue de vonny vous béoure. [il me tarde de venir vous voir]
Au revoir, A bientôt, embrassé le petit pour moi
Martin