23 janvier 1918 - Martin à Anna
Le 23 janvier 1918 (cachet 24-1-1918)
Bien chère épouse Belle Mère Fils
Je m'empresse de vous faire réponse de votre lettre datée du 19. Suis heureux que vous soyez en bonne santée.
Pour l'instant je puis vous dire que je me trouve un peu mieu. Mais cela ne va pas vite. J'ai les quilles qui ne veulent pas me trainer, ma foi la force manque. Voilà un mois que je ne mange presque rien. Chose que j'avais mangé avec plaisir c'était les colis. Autrement de l'ordinaire rien que l'odeur cela me dégoûtait.
Que voulez-vous ici on ne peut pas faire comme chez nous, et encore heureux de me trouver au TC, autrement ça aurait tourner je ne sais comment. Etant ici à mon juste, j'ai pu me faire visiter à tan. Et puis nos chefs ne se sont pas beaucoup inquiété, même j'avais mon sergent qui fesait mon travail en plus du sien. Vrai que je l'ai fait pendant 3 mois pour lui. Quand on a bon cœur, on trouve toujours quelqu'un pour soulager. Comme du temps que j'ai resté au poste de secours. Il y avait un infirmier qui me soignait de son mieu, mais c'est que depuis très longtemps que je lui rends des services aussi. Sur certaines choses je contente tout le monde quand je peux. Aussi je ne m'en trouve pas plus mal. Même si un jour je venais à être remplacé, beaucoup en souffrirait.
Je n'en dis pas plus long. Tu donneras le bonjour à Cavrilloun et Marguerite Marill et Compagnie.
En ce moment nous sommes ensemble avec l'ami Malet. Et comme il est certain que nous reviendrons en permission ensemble, on a décidé qu'il viendra passé une journée chez nous avec sa famille et que nous devrons aller passer une journée chez lui à son tour.
C'est convenu comme cela, et si nous pouvons venir hé bien on le fera. Nous ne sommes que nous seuls du pays. Et voilà 2 ans qu'on est ensemble. Je vais vous quitter en vous embrassant car le temps ce fait court et la tête n'est pas d'aplomb.
Tu me dis que Roquety et en perm. Je lui avais envoyé une carte le 2 octobre, elle m'est revenue aujourd'hui " le destinataire n'a pu être atteint. "
Donne lui le bonjour de ma part.
En attendant recevez chère épouse Belle Mère et Fils mes meilleurs baisers.
Ton époux qui t'aime
Martin Coste
Caporal 147è Infanterie
TC 2è bataillon
SP 110
Pas de mauvais sang pour moi. Je vais mieu, au revoir.
Tu me dis si mon frère et arrivé. Je crains que son bateau n'est été coulé, car il y a des combats ces jours-ci.