Georges HUBIN - 20 août 1914
[...] Le 20 Août, l'effervescence augmenta dans toute la contrée.
Des troupes arrivaient de toutes les directions, se serraient dans les champs, bivouaquant en plein air. On allait sûrement faire quelque chose. Tout le monde devenait fébrile. On n'en pouvait plus de cette inactivité incompréhensible.
Les nouvelles générales de la guerre étaient très mauvaises. Après le coup de joie de Mulhouse, qui avait duré 48 heures à peine, la chute de Liège et l'envahissement de la Belgique et du Luxembourg consternaient tout le monde. On ne savait rien des familles. le service des postes était désorganisé et celui des armées pas encore sur pied.
Personnellement, j'avais pu avoir des nouvelles de chez nous plusieurs fois. Tout y allait bien; et tout y resta normal jusqu'au 22 Août.
J'appris que mon beau-frère SOHET avait été blessé au genou gauche par une balle au col de Bussang, qu'il était soigné à Wissembourg, en Alsace. On n'avait pas de nouvelle de sa femme, ma belle-soeur. On savait que j'étais incorporé au 147e de ligne. On me souhaitait toutes bonnes chances.[...]
A suivre....
Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre - Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE