Le 30 octobre 1915 vu de la 7e Brigade

Le JMO de la 7e Brigade est beaucoup plus précis pour relater la journée du 30 octobre 1915 : 10 pages et un croquis des positions dressé d'après des photos aériennes prises le 25 octobre.

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005281a6bc79dfa/5392f68dbc370

En rouge les tranchées et boyaux français, en bleu les positions allemandes.

Un officier d'état-major a été envoyé par le colonel BLONDIN pour visiter le sous-secteur de l'Âne. Au moment de son arrivée, le bombardement débute et monte en intensité, jusqu'à devenir " [...] extrèmement violent sur toutes les parties du secteur même à l'arrière vers le PC du Lt colonel ROLLAND commandant le sous-secteur de Constantinople. "

Le lieutenant-colonel ROLLAND était alors le commandant du 147e et commandait le sous-secteur de Constantinople.

L'officier d'état-major constate, comme dans le secteur du 328e, la présence de brèches dans le réseau de fils de fer en avant du bataillon de gauche.

Les dégâts matériels causés par le bombardement sont importants : tranchées et boyaux éboulés ou complètement rasés.

Le rédacteur du JMO prit soin de préciser : " Le moral des troupes était excellent et tout le monde prêt à recevoir un choc en faisant tout son devoir. "

A 15h10, le colonel BLONDIN est informé que la situation s'aggrave. Il autorise le chef du 328e RI à utiliser le bataillon de réserve pour contre-attaquer.

A 16h40, le capitaine GARDE (l'officier d'état-major) rend compte que le commandant BRUNET faisait connaître que sa compagnie de droite s'était repliée et que le boyau de Constantinople était toujours tenu.

Le commandant VASSON était attaqué sur sa droite. Le lieutenant-colonel ROLLAND prescrivait au commandant DAZY de porter 2 cies en contre-attaque sur le boyau de Constantinople et de tenir 2 cies prêtes à intervenir.

Les Allemands avaient réussi à dépasser les premières lignes à la faveur d'un nuage de fumée et de poussière soulevé par le bombardement intense, puis à prendre position par petites fractions dans les tranchées non bouleversées.

Une contre-attaque menée par des éléments du 328e et du 147e les avaient chassés, réussissant à capturer une trentaine de prisonniers.

A 17h15, le lieutenant-colonel ROLLAND met le bataillon de réserve à la dispositon du commandant BRUNET. Appuyé par ce renfort, il tente une action directe et de front sur la tranchée des Russes, après avoir délogés les Allemands qui se trouvaient dans la tranchée des Belges.

La 7e Cie est arrêtée par un feu très nourri en provenance de la tranchée des Russes, faute de grenades elle ne peut que former un barrage et creuse immédiatement une tranchée parallèle. Une seconde attaque échoue également.

Le commandant BRUNET prend toutes dispositions et à la faveur du ravitaillement progressif en grenades, les actions se pousuivent tout la nuit et réussissent au début de la matinée du 31 octobre.

La violence du bombardement ennemi se prolongeait en diminuant jusqu'à 21 heures. L'appui de l'artillerie française avait contribué à aider l'infanterie à reprendre les lignes perdues au cours de la journée.