Où êtes-vous les copains ?

Toujours au coeur de la bataille de juin 1915 à la Tranchée de Calonne avec Jean BERTHAUD :

[...] Assaut manqué !... Assaut meurtrier !... Une chaleur étouffante nous écrasait. Le Lieutenant LE BERRE près de moi, le visage crispé, me dit :

- Assurez-vous des rentrées et rendez-moi compte.

Je cherchais DEFRANCE... Je ne voyais ni VENET, ni PETERS. On n'avait pas revu HAAS non plus. Les obus allemands tombaient un peu partout.

[...]

DEFRANCE... VENET... PETERS... HAAS...

Où étiez-vous, bon Dieu... Oh ! Non... Cela n'est pas possible. PETERS, je t'en ai voulu de ta chanson, de tout ce qu'elle me rappelait... VENET, je t'en ai voulu aussi de rompre le charme cruel par ton cri... Serait-ce possible que... vous soyez restés... là ? et GUELTON ?

Personne ne sait rien. Être là !  Impuissant ! Ne pas savoir... qui sait ? Peut-être appelez-vous ? Et ce bombardement qui ne finit pas et cette infernale succession d'éclatements, dont beaucoup sont effrayants, qui couvrent tout. Ces balles invisibles qui frappent partout, qui rôdent autour de nous. Ces éclats brûlants qui nous forcent à rester collés à la terre, cette terre qui tend ses pièges pour la suprême étreinte... terre que nous défendons. [...]

Je rendis compte au Lieutenant LE BERRE du désordre dans la tranchée. Les effectifs des compagnies étaient mélangés et bien difficiles à reconnaître. Les rentrées se sont effectuées un peu partout et n'importe comment. [...]

Tous mes remerciements au Mémorial de Verdun qui autorise la citation d'extraits de l'ouvrage de Jean BERTHAUD.

Merci de ne pas reproduire ceux-ci sans autorisation.