Au créneau : vision grisante
Le Lieutenant LE BERRRE donne l'ordre à Jean BERTHAUD d'observer au créneau :
[...] je vis que la ligne allemande présentait une succession de volcans, de nuages noirs, jaunes, troués d'éclairs, ponctués de détonation sèches ! Lourdes ! Violentes ! Un brouillard en longues traînées flottait sous le bois, littéralement mutilé. Les arbres, fauchés, s'abattaient à grand bruit surles réseaux de barbelés, augmentant la difficulté de l'attaque. De la terre, des pierres, des débris de bois, d'acier, de loques retombaient jusque dans nos lignes.
J'étais rivé à ce créneau, je ne pouvais m'en détacher. [...]
Le bombardement reprend vers 15 h :
[...] La terre meurtrie tremblait. La forêt frappée dans ses hêtres géants, dans ses arbres séculaires, gémissait ! Les hommes se taisaient, raidis par cet hallucinant vacarme, ce grondement incessant... cette odeur de poudre qui, sans cesse en nuages gris, verdatres, s'étendaient en suspension entre les lignes et... grisait... ! Oui, grisait... ! [...]
Tous mes remerciements au Mémorial de Verdun qui autorise la citation d'extraits de l'ouvrage de Jean BERTHAUD.
Merci de ne pas reproduire ceux-ci sans autorisation.