Novembre 1914 : des nouvelles du pays

Une carte " correspondance des armées de la République " de novembre 1914 adressée à Edouard BERNARD, soldat à la 25è Cie de dépôt à Saint-Nazaire.

Mon cher frère Edouard

Hier dimanche nous avons reçu ta petite carte, tu pense quel plaisir nous avions tous à la lire l'une après l'autre.

Georges, nous écrit aussi.

Content de savoir que tu es en bonne santé. Nous la nôtre va comme à la guerre, on pense à vous tous ; puis surtout aux parents de Vrigne. Quelle joie pour nous si l'on savait leur petite vie à tout chacun. Des journaux je lis pour voir si je verrais pas leur adresse quelque part. Je ne vois rien. Ils sont restés tous à Vrigne. Espérons que nous irons bientôt les revoir tous ;  que cela ne durera plus longtemps maintenant, car au dire nous progressons beaucoup.

Victor, le frère d'Henri qui reste à Charleville, il nous dit qu'il ne sait pas où est sa femme, ses enfants, ses beaux parents. Pour moi, ils sont restés à Charleville, aussi tu penses il se fait de la bille [sic]. Il est soldat au-dessus de Verdun Etain, il est à plaindre aussi.

Des nouvelles de frère André nous n'en avons pas encore eut.

Amica est triste, elle n'a pas reçu des nouvelles d'Ernest depuis le 24 oct. Une dame lui a dit qu'il était blessé au poignet.
Alors nous n'avons plus d'adresse de lui. On attend de jour en jour des nouvelles. Amica elle pleure, elle [charaite ?] toute seule avec notre André. Elle dort chez Blanche. Moi je vais les voir le dimanche. Je reste chez nous séquestré. Pourvu que Henri ne bouge plus. Quelle pauvre vie. Fait comme moi, cause à Georges s'il te cause en temps de guerre.

Nous t'embrassons de tout coeur frère, ton neveu qui t'aime

Marie