Blessé mais vivant
[...]Lentement, je reprends mes esprits. Les idées s'entrechoquent dans ma tête. Je reconstitue, bribe par bribe, ce qui vient de se passer. Je reste ainsi un bon quart d'heure [...]
[...] toujours allongé, je me rends compte que je suis devenu un inutile.
Le calme revient. Les deux MAIRESSE s'approchent de moi.
- Ca va-t-il mon bleu ?
Ils sont tous ldeux réservistes.
- Oui, j'espère, ça va aller.
Je me soulève et m'assois. J'ai un violent mal de tête. Je serai mieux assis. [...]
- Sais-tu qe tu es effrayant à voir me dit LORIOT. T'es pas beau.
- Prépare-moi mon fusil, je vais faire peur aux Boches, ils foutront le camp, lui dis-je en riant.
La cartouche est à peine dans le canon que le cri :
- Aux armes ! Ils attaquent !
est lancé des deux côtés. D'un bond, je me suis mis à genoux et je retoruve assez de forces pour épauler et tirer. Mais le pansement blanc qui recouvre mon front, mon oeil et mon oreille doivent être visibles malgré le képi.
Creusant un peitt sillon dans le parapet pour y encastrer mon fusil, c'est 10 cm de gagnés en hauteur et je suis mieux dissimulé.
Source Petits récits d'un grand drame - Paul RICADAT, avec l'aimable autorisation de son fils