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Le blog du 147e RI
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4 septembre 2010

Retrouvailles au soir du 28 août 1914

Au soir du 28 août et de la bataille qui fit rage, l'ordre de retraite est donné. Un tiers de l'effectif de départ est hors de combat. Des hommes sont tombés, d'autres se retrouvent...

Revenons maintenant au soir de la journée de Yoncq quand l'ordre de retraite fut donné.
La peur d'une part, l'instinct de conservation d'autre part, auraient facilement poussé les rescapés à courir loin devant eux, vers l'arrière. C'eut été la panique. Revenant vers la route, nous trouvons des sous-officiers, revolver au poing.

" Reformez-vous sur la route. Tous ceux qui la dépasseront seront abattus. "

Langage peut-être un peu violent mais nécessaire dans de telles circonstances. L'Adjudant SIMON arrive et je lui rends compte de notre position à 15 m derrière lui, sans pouvoir avancer. Il a assisté à un tel massacre autour de lui qu'il est dans un état de dépression extrème.

[...] L'Adjudant est tout mouillé de transpiration, il dot être fiévreux. Ayant trouvé une chemise dans une armoire [le groupe est à Warniforêt], nous l'aidons à en changer et, assis dans cette cuisine de ferme, nous essayons de reprendre nos esprits. Notre souci est d'évaluer les pertes de cette journée. [...]

Passant par Sommauthe, nous récupérons quelques isolés puis aboutissons à une route sur laquelle nous apercevons un groupe plus important que le nôtre. Nous avançons dans sa direction. Le premier qui me reconnaît me saute au cou et m'embrasse. C'est RADELET.

" Mon pauvre vieux, je te croyais tué. Je viens de réciter une dizaine de chapelets pour toi. "

Puis c'est MONCHY, le Sergent-major :

" Mon cher RICADAT, quelle satisfaction de vous voir ici. 3 témoins m'avaient confirmé votre mort. Tenez, voyez, j'ai du courrier pour vous. Malgré leur affirmation, j'avais écrit " blessé ", ne voulant pas y croire. "

Et chacun pose des questions, s'inquiète d'un camarade. J'apprends ainsi la mort de BROCHET. Pauvre ami, j'aurai du mal à me faire à cette idée. Cette journée est vraiment un coup dur pour notre moral.

A suivre


Source Petits récits d'un grand drame - Paul RICADAT, avec l'aimable autorisation de son fils

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