Un blessé au cours de la retraite
Après les combats de Bellefontaine, la retraite s'organise tant bien que mal.
A Villers devant Orval, la compagnie de Paul RICADAT est désignée comme arrière-garde :
Nous traversons Villers devant Orval et nous nous engageons sur un chemin de terre qui grimpe au flanc d'une colline. Avant d'atteindre le sommet, ma compagnie, désignée comme arrière-garde, se déploie à droite et à gauche du chemin et se retourne face au village. Nous recevons ordre de creuser une tranchée pour tireurs à genoux mais aussi de préparer les feux pour faire le café. Les seaux en toile partent chercher l'eau à Villers pendant que nous creusons et que les corvées de bois se glissent dans le bois tout proche. Les heures tournent, aucun ravitaillement ne nous parvient. le café est prêt. Au moment où nous allons le boire, une fusillade éclate à la lisière du bois au-dessus de Villers et nous sommes visés. Les balles piquent en terre autour de nous. Nous n'avons pas mission de combattre, mais de nous replier derrière la crête. Les marmites de café sont renversées, sans prendre le temps de mettre sac au dos, nous le traînons à terre par la courroie.
Nous disparaissons de l'autre côté de al colline.
Un seul blessé : le canard, que le cuistot du colonel transportait ficelé sur son sac, et qui eut le cou traversé par une balle.
A suivre
Source Petits récits d'un grand drame - Paul
RICADAT, avec l'aimable autorisation de son fils