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Le blog du 147e RI
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5 novembre 2009

Un autoportrait littéraire...

Relevé dans " Correspondances du Général GUILLAUMAT - 1914 -1919 ", l'autoportrait de Jean-Marie CARRÉ :

" Il bondit vers vous, la main tendue, la tête en avant, les yeux hors du crâne. Il est toujours pressé, même quand il n'a rien à faire...
Sa grande joie est d'avoir un Boche. Il le prend, il le torture (au sens figuré évidemment), lui arrache ses aveux. La question n'était rien à côté de ses interrogatoires. Et lorsque sa victime, anéantie, rompue, vidée, se croit au terme de ses angoisses, il la traîne sur le terrain, pour " situer " ses renseignements. Enfermé dans son bureau, il soignera alors son rapport à l'Armée qui servira surtout de remplissage au B.R. ( Bulletin de Renseignement) des jours suivants.
Mais au papier, il préfère encore le plein air et, ne pouvant toujours dépenser à Épernay ses excès d'énergie ; il aime parcourir les tranchées. Après s'être assigné, comme prétexte, une mission dont il s'exagère à dessein l'importance, il part subitement en oubliant la moitié de son équipement.
Sans perdre une minute, il interroge, critique, conseille inférieurs et supérieurs, avec la même égalité. Ayant fait son service militaire sans s'en apercevoir, il n'a aucune idée de la hiérarchie. Personne ne lui en tient rigueur. Ses façons surprennent, mais son intelligence en impose et sa naïveté désarme.
D'ailleurs, après avoir, d'une façon péremptoire, résolues plus graves problèmes tactiques, il s'excuse modestement de n'être qu'un civil, et pour se faire pardonner son uniforme, il a, brodées sur son col, deux pacifiques branches d'olivier. "

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