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Le blog du 147e RI
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26 juin 2009

Le 27 décembre 1914 : retour à La Harazée

Et, en effet, le soir même, c'est-à-dire le 27, à peine 24 heures après notre arrivée au cantonnement, alors que nous croyions y être pour cinq jours au moins, tout le régiment dut reprendre le chemin du bois de la Gruerie et repasser encore une fois par La Harazée.

Cette fois, je marchais avec ma vraie Compagnie, la deuxième ; mais quand je dis je marchais, je veux dire que j'en faisais de nouveau partie, que j'y comptais de nouveau ; mais je ne pus pas marcher du même pas que les autres. En me martyrisant, j'étais bien parvenu à remettre mes chaussures, et je partis comme tout le monde ; mais je ne pouvais pas suivre l'allure générale. Ces 20 kilomètres à faire, chargé du barda, dans ces épouvantables conditions, furent un affreux supplice. Les pieds enserrés comme dans des étaux, il fallait marcher sur une route déformée, rejeté sur les fossés à chaque instant par le passage des artilleurs, alertés eux aussi et qui prenaient toute la largeur de la route sans s'occuper aucunement des pauvres fantassins qui traînaient les pattes à terre.

Il y avait eu, dans la nuit du 26 au 27, peu après notre relève, une nouvelle attaque de grand style de la part des Allemands, et on nous envoyait combler les vides qu'elle avait causés et reprendre les tranchées que nos camarades du 1er de ligne s'étaient laissé enlever. Ils étaient arrivés tout neufs dans ce terrible secteur, et les Fritz en avaient profité pour les bousculer de maîtresse façon. Alors, il fallait que les vétérans aillent redresser la situation.

Pour ma part, je ne pus aller plus loin que La Harazée. Malgré la présence, autour du pavillon de secours, des Etats-majors divisionnaires et autres, j'y entrai et m'y affalai sur de la paille devenue aussi menue que du son, tellement elle avait été piétinée. je retrouvai là le docteur CARLETON, le médecin de notre Bataillon.

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

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