1er novembre 1914

Durant la nuit entière, la 7è Cie travaille à  la constitution et à l'organisation de sa nouvelle ligne de défense. Le Chef de bataillon (Commandant JEANNELLE), qui a transporté pour la nuit son PC sur ce point délicat de son secteur, est, vers 3 h atteint d'une balle qui lui traverse la jambe, brisant le fémur. Le Capitaine DE LANNURIEN (adjoint au Colonel) prend immédiatement le commandement du bataillon.
La nuit s'achève dans un calme relatif. Dans le courant de la matinée le Commandant du 2è bataillon après étude de la nouvelle ligne tenue par la 7è Cie fait rectifier cette ligne de façon à diminuer l'importance du saillant formé à gauche de la compagnie par le recul des sections de droite. Le travail d'organisation de cette nouvelle ligne commence immédiatement, mais sans interrompre l'organisation et l'acheminement de la ligne commencée la veille.
Pour activer les travaux, la section de pionniers régimentaire et une section du génie sont mis à la disposition du Commandant la 7è Cie.

Source : SGA - Mémoire des homes - JMO du 147è RI

Pendant toute la journée l'ennemi multiplie ses bombes, cherchant à démolir nos tranchées et à impressionner les défenseurs, particulièrement au saillant de Bagatelle (5è cie) et au saillant intermédiaire (6è Cie) entre celui de Bagatelle et le Bastion.
Vers 16 h la situation est particulièrement critique en ce point de la ligne ; sous le couvert de ses mitrailleuses qui, à 15 m de distance, font converger leurs feux sur le saillant, et des bombes lancées sans arrêt, l'ennemi a pu pousser activement ses sapes et couper les fils de fer qui le séparent de notre tranchée ; en prévision d'une attaque qu'il sent imminente le Commandant de la Cie (Capitaine CLAIRE), à proximité immédiate et dans l'angle du saillant, a fait venir la 1/2 section du 87è dont il dispose encore et qu'il a soigneusement conservée pour parer à une attaque.
Sous l'effet d'une série de bombes plus violent le parapet s'écroule, enfouissant un des défenseurs, tuant ou blessant plusieurs autres ; ceux qui restent évacuent la tranchée.
Aussitôt le Capitaine CLAIRE entraîne avec lui sa petite réserve et reprend la tranchée où l'ennemi laisse plusieurs cadavres.
Mais la tranchée n'a plus de forme ; sous le feu de l'ennemi qui est là à quelques pas, ses nouveaux occupants la reconstituent. A 18 h la situation est rétablie de ce côté.
Vers la même heure est parvenu au régiment l'annonce inattendue de sa relève, le soir même, par le 120è. Sur toute la ligne les travaux sont poussés avec la plus grande activité en prévision de cette relève.
Celle-ci a lieu vers 21 h et se prolonge jusqu'à minuit ; la proximité de l'ennemi aux saillants la rendant particulièrement délicate, elle s'achève cependant sans incident et sans perte.
Dans la nuit, le régiment se dirige sur la Placardelle où il doit cantonner.

Les pertes du régiment dans la journée du 1er sont :
Tués : Troupe 15
Blessés : Troupe 13