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27 octobre 2008

La guerre en Argonne, ses caractéristiques

Source : Circuits des champs de bataille de France - G. Hanoteaux 1920 - Bibliothèque Ministère des finances

L'Argonne, par sa structure même, est vouée à la guerre de siège, guerre où l'on ne progresse que pas à pas, guerre où le sapeur-mineur est le principal ouvrier de l'attaque et de la défense. C'est le sapeur qui creuse les sapes d'où partiront les vagues d'assaut, les fourneaux de mines dont l'explosion anéantira les premières lignes.
C'est le sapeur qui accompagne les troupes d'attaque, leur fraie une voie dans le chaos des défenses à demi détruites, c'est enfin lui qui organise les positions conquises. C'est encore lui qui, dans le lent et pénible travail de contre-mine, mène la guerre souterraine, lutte où l'outil et l'explosif jouent le principal rôle.
Le fantassin souffre et meurt dans ce 5è élément, la boue. A quelques mètres de l'ennemi, sous la pluie de feu des pétards, grenades à main, bombes, mines et projectiles de tous calibres, il scrute anxieusement les taillis d'où va déboucher l'attaque. L'attaque, avec accompagnement de bombes et de jets de flamme, l'attaque avec ses corps à corps, la lutte au couteau et à la grenade. Dans ce terrain boisé et accidenté, fusils et mitrailleuses trouvent peu de champ de tir et ne peuvent entrer en action qu'à la dernière minute. Les contre-attaques sont difficiles ; leur progression pénible dans les ravins où les obus fouillent l'argile et où les gaz s'accumulent.
L'artillerie a de grosses difficultés dans l'exécution des tirs délicats sur les tranchées trop rapprochées. L'artillerie de tranchée française a dû se créer ici de toutes pièces, sous le feu des minenwerfer allemands, en passant par l'époque héroïque des céleriers et des mortiers de bronze du XVIIè siècle.
Enfin, si l'on songe aux énormes transports de matériel et de projectiles indispensables à l'entretien du combat dans une contrée où les sources jaillissent jusqu'aux sommets des collines, où les pistes doivent être construites en rondins, on se rendra compte des efforts ininterrompus, on se rendra compte de la lutte constante qu'il a fallu mener à la fois contre la nature et contre les hommes.
Toutes ces souffrances, tout le sang répandu ont immortalisé ces bois dévastés de la Gruerie, de Marie-Thérèse, de Bolante et de la Fille-Morte.

argonne_relief

C'est de septembre 1914 à la fin de 1915 que cette guerre de siège est particulièrement acharnée. Cette première phase est aussi la phase héroïque de la guerre d'Argonne, c'est l'assaut allemand ininterrompu pendant des mois, en direction sud, l'attaque et le débordement de Verdun par l'ouest. C'est aussi l'époque des héroïques parades et des attaques de l'armée française. C'est enfin le triomphe de son opiniâtreté. Quand en octobre 1915, l'Allemand s'arrête épuisé, il tient sous son feu la ligne Ste-Menehould à Verdun - mais il n'a pas atteint son objectif, la Biesme.
[...]

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