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Le blog du 147e RI
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6 octobre 2008

Georges HUBIN : 28 août 1914 - Yoncq - Pertes

Lorsque je fus rassasié, j'arrêtai une fourragère du 147e et montai à côté des conducteurs. J'étais sûr, ainsi, d'arriver sans fatigue au lieu de bivouac de mon régiment. Une heure après, en effet, on quittait les bois pour entrer dans un pays ouvert. Devant nous s'étendait une grande plaine avec, au loin, sur une haute colline étiolée, un gros village. Sur un grand pré, tout près du bois, toute la Division était rassemblée, près des faisceaux formés. Et je fus stupéfait de voir comme elle tenait peu de place, ce soir- là, notre belle Division ! Mon Dieu ! Comme elle avait fondu ! A peine prenait-elle l'emplacement d'un régiment. Et mon bataillon ? Même pas la valeur d'une Compagnie. Je ne comprenais pas comment il avait pu fondre de si fantastique façon ! Je trouvai le Capitaine DAZY, non blessé, et j'eus par lui des nouvelles de la journée. Les Allemands avaient été arrêtés et même légèrement refoulés. Néanmoins, on retraitait toujours. Nous n'avions fait que retarder un peu l'avance ennemie sur le front de notre Division; mais sa masse était trop compacte et elle fonçait toujours. Nous devions la devancer constamment en retraitant vers l'intérieur de la France. Triste ! Le Capitaine de la première Compagnie était tué, le Capitaine PERONNE, de la quatrième, blessé grièvement; les deux autres capitaines et le Commandant étaient indemnes. Le sous-lieutenant de la première Compagnie, celui que j'avais ramené du bois, était tué. Le pauvre bougre ! Si j'avais su, je l'aurais bien laissé dans sa forêt ! La Section de l'Adjudant était retrouvée, mais dans un piteux état. Prise sous un bombardement subit de grosses pièces, elle avait subi de graves pertes : l'Adjudant BERNARD, grièvement blessé à la jambe droite, le fémur fracassé au-dessus du genou; le cher camarade BOUCHER, tué. Un tiers au moins de la Section avait été amoché, les pauvres diables ! Et tout ça, parce qu'ils s'étaient perdus. S'ils avaient suivi le combat de la Compagnie ils n'auraient certainement pas été dans cet état. Qu'y faire ? Rien. Se raccommoder. Nos généraux, le divisionnaire et ses deux brigadiers, se promenaient lentement dans un bout de pré. Ils allaient d'un pas las, la mine soucieuse, la tête basse. De temps en temps, ils faisaient quelques gestes d'impuissance, de fatalité. Leurs Etats-Majors, assis dans l'herbe, travaillaient sur divers papiers. Puis arriva une file de voitures de paysans, venant du village proche. Ces voitures étaient vides et venaient chercher les blessés pour les conduire vers l'intérieur.

Source : Georges HUBIN - Ma vie - Mes campagnes - Ma guerre  -  Tome V, avec l'autorisation de Michel EL BAZE

Depuis le 14 septembre dernier la liste du recensement pour la bataille de Yoncq s'est allongée pour atteindre 43 combattants. Malheureusement, je n'ai pas trouvé de fiche pour le copain de G. HUBIN, le Sergent BOUCHER, réserviste et  boulanger à Margut (08), mais aussi père de 2 enfants. Ce nom ne figure pas sur le Monument aux morts du village.
Si vous avez des renseignements sur cet homme, n'hésitez pas à me contacter.
Le Capitaine et le Sous-lieutenant de la 1ère compagnie ne sont pas encore identifiés.






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